Travailler chez soi pour sauver la planète, n’est ce pas une raison parmi tant d’autres d’adopter le télétravail ? Déclenché par la pandémie du Covid-19, le télétravail s’est progressivement démocratisé jusqu’à devenir une forme d’organisation de travail courante. Depuis, des salariés bénéficient de ses avantages, des employeurs aussi, mais quels sont les impacts du télétravail sur l’environnement ?
Les effets positifs du télétravail sur l'environnement
Le télétravail n’a pas que des effets bénéfiques sur nos vies personnelles et professionnelles, l’environnement nous en remercie aussi. Mais quels sont les effets positifs du télétravail pour notre planète ?
La réduction du trajet travail-domicile
Selon une étude menée par WWF, près de 50 % des émissions de CO2 sont dûes aux déplacements. Cette étude affirme également que 70 % des salariés français utilisent néanmoins la voiture comme moyen de locomotion pour leur trajet travail-domicile. Ces déplacements quotidiens obligatoires nous poussent pourtant à consommer plus de carburants fossiles. Ces derniers qui sont les principaux responsables de l’émission des gaz à effet de serre, causant le réchauffement climatique.
D’après l’ADEME, l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, nous économisons environ 69 % de notre volume de déplacement journalier en travaillant à domicile. Comme 56 % des déplacements quotidiens sont engendrés par le fait d’aller au travail, une étude menée par cette agence en 2021 démontre que la mise en place du télétravail sur 18 % de la population active permet d’éviter 3, 3 millions de déplacements quotidiens. Cela épargne donc 42,9 millions de kilomètres parcourus par jour. Le télétravail évite ainsi 3 300 tonnes d’émission journalière de CO2, pendant les heures de pointe. En outre, la réduction des embouteillages, responsables de l’émission des particules fines réduit la pollution dans les grandes villes.
La réduction de la consommation d’énergie
La consommation énergétique annuelle des bureaux en France s’élève à 160 kWh/m². C’est l’équivalent d’une émission de gaz à effet de serre d’environ 16 kg de CO2eq/m² par an. En ce qui concerne l’eau, les bureaux consomment environ 0,37 m3/m2 par an.
Récemment, l’observatoire de l’immobilier durable (OID) a mené une étude pour mesurer la performance énergétique et environnementale des bâtiments de bureaux pendant les années 2018, 2019 et 2020. Il concentrait son observation sur la consommation d’eau et d’énergie, sur l’émission des gaz à effet de serre et sur la production des déchets de 23 300 bâtiments. L’étude tenait compte bien évidemment de l’impact du covid-19 et du télétravail sur l’environnement. Les résultats de la 10 e édition du baromètre de cet observatoire ont été publiés le 25 janvier 2022. Ils indiquent une baisse de 5 % de consommation d’énergie pendant ces trois années, par rapport aux années précédentes. Avec l’adoption massive du télétravail en 2020, une baisse de 10 % de consommation d’énergie a été constatée pendant cette année par rapport à l’année 2019.
Réduction des déchets
Un employé de bureau peut générer en moyenne jusqu’à 100 kg de déchets par an, dont 88 % sont des papiers et des cartons. Cette consommation est justifiée par le fait, que 50 % des déchets d’entreprises sont constitués de papiers. Pourtant, 20 % des pages imprimées ne sont jamais lues.
Avec la digitalisation des documents en télétravail, on peut réduire considérablement cette consommation de papier. En effet, 93 % des papiers produits viennent des arbres. La diminution, voire même la suppression des papiers utilisés dans le cadre du télétravail permet donc de lutter contre la déforestation. Un arbre sauvé contribue effectivement à l’élimination d’environ 6 kg de dioxyde de carbone dans l’air.
Télétravail : attention aux effets de rebond
Quelques points de vigilance méritent pourtant notre attention quand il s’agit de l’impact du télétravail sur l’environnement. Certes, cette nouvelle organisation de travail offre de nombreux bénéfices à notre planète, mais des effets collatéraux peuvent également surgir et nuire en même temps l’image du télétravail, si on les néglige.
Hausse de consommation énergétique chez les télétravailleurs
La réduction des besoins énergétiques des entreprises pendant l’adoption du télétravail n’est pas un tour de magie, celle-ci engendre une hausse de consommation chez les télétravailleurs. Les équipes R&D d’EDF ont estimé une hausse de consommation d’électricité de 5 à 7 % par foyer pendant le printemps 2020. Les principaux facteurs de cette augmentation restent le chauffage, l’ordinateur et les appareils électroménagers.
Plus de déplacements alternatifs
Même si le trajet travail-domicile est réduit ou supprimé en télétravail, de nouvelles formes de déplacements ont tendance à se multiplier en semaine comme en week-end chez les télétravailleurs. Les micro-shoppings, les activités sportives, les sorties familiales…en voiture en font partie. Selon une étude, les déplacements au cours d’une journée de télétravail peuvent entraîner une augmentation des émissions de CO2 de 67,7 kg eqCO2/an.
Gare à la pollution numérique
La pollution numérique est un des effets collatéraux du télétravail. En effet, la digitalisation du travail nécessite l’utilisation des outils numériques et des équipements informatiques qui consomment aussi de l’énergie. Avoir recours régulièrement à des visioconférences, ouvrir plusieurs onglets dans le navigateur web, ou échanger des mails quotidiennement par exemple demande beaucoup de ressources. De ce fait, 4 % de l’émission mondiale de gaz à effet de serre provient de la pollution numérique.
Les bonnes pratiques pour un télétravail éco-friendly
La prise de conscience de l’émission collective de carbone au sujet de l’environnement permet d’instaurer un télétravail éco-friendly.
Cela pousse les télétravailleurs à adopter quelques éco-gestes, afin de maîtriser la consommation d’énergie à domicile pendant le télétravail. N’allumez donc pas vos ordinateurs, si vous n’en avez pas besoin. Débranchez votre ordinateur portable, une fois, la batterie chargée. Débranchez également les équipements informatiques, une fois utilisés. Activez les modes veille et d’économie d’énergie de vos appareils quand vous prenez des pauses. Optimisez vos éclairages à la maison. Réduisez les chauffages ou la climatisation.
En télétravail, mieux vaut aussi privilégier les moyens de transport actifs pour les déplacements quotidiens des télétravailleurs. Le vélo ou la marche peuvent remplacer les transport en commun et la voiture. En outre, solliciter les commerces de proximité pour faire ses courses permet de réduire considérablement la distance parcourue en voiture
Comme on a pu également aussi constater, numérique ne signifie toujours pas donc 100 % écologique. En télétravail, penser à limiter l’empreinte de carbone engendrée par les appareils connectés est un geste éco- responsable. D’après Green peace, la fabrication des ordinateurs, des tablettes et des smartphones représentent 50 % de la totalité de pollution numérique. Privilégier les équipements IT déconditionnés aide donc à diminuer le taux d’émission de CO2 en télétravail. Pour encore mieux faire, prendre soin de réduire la fréquence des visioconférences, de nettoyer régulièrement ses mails et ses clouds et d’adopter le flex office serait un gros plus pour l’environnement.